Sirop d’Érable

A - Audrey Isaac
H - Hubert Martin
 
 

A  – Je me rappelle que tu m’as déjà dit que tu as déjà travaillé dans une sucrerie. Où était-elle située?
H – Tout près du lac.
A – Alors « Indian Lake »…juste en face du lac dans les montagnes?
H – Oui, nous en avons construit une nouvelle.
A – Est-ce qu’elle est toujours là?
H – Non!
A – Elle s’est effondrée sous le poids de la neige et tout?
H – Oui. En plus, plus personne ne s’en occupait. 
A – Qu’est-ce que tu devais faire? Est-ce que tu apportais des provisions, là-haut?
H – Il fallait tout emporter, là-haut.
A – De quoi aviez-vous besoin?
H – Il nous fallait des contenants pour récolter l’eau d’érable.
A – Combien de contenants, à peu près?
H – Oh, nous avions une centaine de contenants, à la fois, accrochés aux arbres. Moi et mon frère Chopper, on faisait ce travail.
A – Où trouviez-vous les contenants? Quelles sortes de contenants? De tout le monde? Des contenants à café?
H – Des contenants à café, nomme n’importe quoi. Des bouteilles de Pepsi. On avait l’habitude de couper le haut des bouteilles.
A – Et ça tenait? 
H – Ça permettait de récolter l’eau d’érable.
A – OK. Quelle autre sorte de choses emportiez-vous là-haut?
H – Oh, j’avais un gros contenant de fer de fonte. J’ai eu ça de Josie.
A – À quoi servait au départ ce gros contenant de fer de fonte?
H – Quand on élevait des cochons, quand on les tuait, on utilisait cela pour bouillir l’eau.
A – Pour bouillir l’eau?
H – Oui. C’était pour enlever les poils des cochons après les avoir tués. Après, on avait des gros contenants pour les poubelles. C’est là-dedans qu’on mettait notre eau d’érable. On avait de petits contenants accrochés aux arbres, ensuite on remplissait les contenants à poubelle.
A – Métal? Plastique?
H – Plastique…oui. 
A - Combien en emportiez-vous, dirais-tu?
H – On en utilisait environ dix.
A – Dix? Alors, vous aviez les contenants à poubelles, le réservoir de fer de fonte, les contenants. Qu’est-ce que vous utilisiez pour encocher les arbres?
H – On se fabriquait de petits chalumeaux.
A – Vous les faisiez?
H – Oui. Avec du bois.
A – En haut. Est-ce que vous tailliez au couteau?
H – Bein! S’il le fallait, on les fabriquait en haut là-bas!
A – Si vous en aviez besoin de plus?
H – Oui.
A – Est-ce que vous aviez un couteau ou quelque chose là-haut pour faire des trous dans les arbres?
H – Nous avions un vilebrequin.
A – Un vilebrequin? Combien de vilebrequins aviez-vous?
H – Seulement un. 
A – Aviez-vous besoin d’autres choses là-haut?
H – Du bois de chauffage. Ça nous prenait beaucoup de bois de chauffage. Quand on commençait à chauffer, on le faisait pendant 3 ou 4 jours. On n’arrêtait pas. 24 heures sur 24. Oui. Parce qu’une fois que notre réservoir était plein, il fallait environ 4 heures pour le bouillir. Et on ajoutait de l’eau d’érable…beaucoup d’eau d’érable.
A – Maintenant, nous allons commencer par le début. Nous avons tout le matériel dont vous aviez besoin là-haut. Quelle était la première chose que vous faisiez? Est-ce qu’il y avait beaucoup d’érables à sucre là-haut?
H – Ah oui! Une fois!
A – Est-ce qu’une personne faisait une chose ou est-ce que tout le monde prenait son tour pour percer les arbres.
H – Non. On s’aidait les uns les autres. On accrochait les contenants aux arbres.
A – Ensuite, c’est toi qui plaçais les chalumeaux?
H – Oui.
A – Ensuite, tu accrochais les contenants aux arbres? Combien de temps ça te prenait pour remplir les petits contenants?
H – Par une belle journée ensoleillée, on les vidait deux fois.
A – Samedi, il faisait beau. Est-ce qu’il est trop tôt?
H – Oh, je ne sais pas. Quand tu vois l’eau couler dans les chemins : « Hé, regardez ça les gars. C’est l’temps d’encocher des arbres! »
A – À quel temps de l’année es-tu allé encocher des arbres?
H – Quand c’est beau et froid le matin.
A – Et chaud l’après-midi?
H – Quand c’est un ou deux (degré?) l’après-midi là-haut.
A – OK, alors ce n’est pas encore le temps d’y aller?
H – Non.
A – Est-ce que tu dirais en mars ou avril?
H – Ouais. La fin mars probablement.
A – La fin mars. OK!
H – Ouais. Au moment où la température plus chaude arrive. 
A – Oui. Maintenant, du début jusqu’à la fin de la saison des sucres, combien de semaines?
H – Bien! Il y avait un temps où on écrivait ces dates dans un carnet de bord, qu’on conservait à notre camp.
A – Oui.
H – Une fois, nous avons bouilli jusqu’au 7 mai.
A – Tu bouillais toujours le 7 mai?
H – Ouais. Ça été notre dernière journée de bouillage.
A – Alors, ça fait de 6 à 8 semaines?
H – Ouais. Ça dépend de la température. S’il fait beau, c’est correct.
A – Au début, vous encochez les arbres. Ensuite, vous récoltez l’eau d’érable que vous videz dans les contenants à poubelles.
H – Ouais.
A – OK.
H – On les mettait sur le perron.
A – Alors vous encochez, ensuite vous mettez les contenants et après vous conservez ça dans vos contenants à poubelles.
H – Ouaip.
A – Alors, ce sont les contenants à poubelles que vous remplissez, au fil de la semaine? C’est ça?
H – Ouais.
A – Maintenant quand ils sont plein, vous en avez à peu près 10 de remplis d’eau d’érable. Alors, vous les videz dans…
H – Oui, mais avant il faut allumer un feu.
A – En premier, il faut faire un feu. OK. Est-ce que le réservoir en fer de fonte est chauffé directement sur le feu?
H – On l’accrochait.
A – Ça devait être du bois solide pour tenir ça dans les airs parce que c’est pesant.
H – Comme un tipi.
A – Oh comme un tipi. Alors, vous faisiez votre feu. Est-ce que vous attendiez que votre contenant en fer de fonte soit chauffé d’abord?
H – Oh non! 
A – Vous mettiez l’eau d’érable tout de suite?
H – Ouais…tout de suite après avoir allumé le feu.
A – Combien de fois est-ce que vous remplissiez le réservoir de fer de fonte?
H – Tu « bouilles » tout et ça diminue. Après, tu ajoutes de l’eau d’érable pour le remplir de nouveau. Tu « bouilles » encore et tu rajoutes pour le remplir de nouveau. Ça baisse encore et tu le remplis encore. Ça n’arrête jamais.
A – Et ça vous prenait de trois à quatre jours sans dormir? 
H – Non!
A – Wow!
H – Il y avait toujours beaucoup de monde là-haut.
A – Des visiteurs?
H – Oh oui! Ils aimaient ce qu’ils voyaient, ouais!
A – Ouais…alors, vous aviez une véritable production en marche?
H – Ouais! Et tout le monde qui venait là-haut devait vider les contenants et mettre l’eau d’érable dans le réservoir quand ça bouillait.
A – Ouais. De les faire travailler un peu…de les faire vous donner un coup de main.
H – Il y a ce gars. Ses bottes étaient toutes trempes, hein?
A – Ouais?
H – Alors, on lui a dit de couper des morceaux de bois et de mettre ses bottes sur ces morceaux de bois près du feu pour les faire sécher.
A – Ouais.
Hubert – On est tous entrés dans le camp. On est tous tombé endormi. Quand on s’est réveillé, les semelles de ses bottes étaient complètement brûlées.
A – Ha! Ha! Ha!
H – Ha! Ha! Ha! Je n’oublierai jamais ça!
A – Les semelles étaient complètement brûlées?
H – Il n’était pas content, mais nous avons ri de lui.
A – Est-ce que tout le monde s’installait au camp là-haut?
H – On restait là.
A – Vous restiez là, hein?
H – Ouais.
A – Quand vous apportiez tout ce dont vous aviez besoin, vous apportiez aussi de la nourriture?
H – Ouais.
A – Il devait y en avoir parmi vous qui descendiez pour….
H – Ouais.
A – Je parie que vous adoriez cela?
H – Ouais. C’était à trois milles? Quatre milles?
A – Ouais, jusqu’au sommet?
H – Ouais. C’est une longue marche et c’est toujours en montant. Descendre, ce n’était rien. C’était se rendre là-haut qui était difficile.
A – Alors, qui étaient ceux qui faisaient le sirop d’érable?
H – Moi et mon frère….moi et Chopper.
A – Toi et Chopper!
H – Ouais.
A – Alors, vous étiez ceux qui dormaient là-haut et qui surveillaient ça…
H – Bien. On avait toujours de la compagnie là-haut.
A – Oh, vous aviez toujours de la compagnie.
H – Toujours!
A – Au camp, combien de lits aviez-vous?
H – La première fois qu’on est allé là-haut, on pensait qu’on pourrait faire bouillir le sirop dans le camp. Alors, on avait un système pour faire tenir la marmite. Ça faite de la boucane et on pouvait pas rester à l’intérieur…ha!
A – Alors, cela n’a pas marché à l’intérieur?
H – Ouais. La cuisine était à la dimension du camp.
A – Alors vous vous êtes installées dehors?
H – Oh oui.
A – Alors, vous dormiez et vous mangiez à l’intérieur. Est-ce que vous aviez une table à l’intérieur?
H – Une table ouais. Je ne pense pas qu’on dormait beaucoup quand on était là-haut.
A – Si vous aviez à dormir, sur quoi dormiez-vous? Le plancher?
H – Sur la chaise.
A – OK, quand tout avait bouilli et que tout était prêt. OK, qu’est-ce que vous faisiez après avoir cessé d’ajouter de l’eau d’érable?
H – On laissait refroidir. Après ça, on avait un contenant et on le remplissait. On avait un thermos ou quelque chose du genre qui permettait de conserver quelque chose de chaud, parce que…
A – C’était toujours très chaud! 
H – Oh, on laissait refroidir pendant trois ou quatre heures, mais tu sais?
A – C’était toujours très chaud, ouais.
H – Ouais.
A – Alors, vous aviez un thermos. Quelle quantité obteniez-vous avec ce que vous aviez?
H – Un, si on était chanceux!
A - AH! Un gros thermos de sirop d’érable!
H - Oh oui, mais le thermos que nous avions était à peu près …
A – Est-ce que c’était ceux qu’on voit au Tim Horton pour le café? Combien de gallons dirais-tu?
H – A peu près un gallon, je penses. 
A – Un gallon!? Ce gallon est seulement gros comme cela!
H – Ouaip!
A – Alors tout le sirop que vous obteniez, c’était un gallon?
H – Ouais! On avait l’habitude d’emplir des bouteilles de vin quand on revenait ici.
A – En arrivant ici, vous mettiez le sirop dans des bouteilles de vin?
H – Ouais et on les vendait.
A – Je parie que ça devait être délicieux. Quelle quantité de travail pour seulement un peu de sirop!
H – Ouais, mais le goût!
A – Le goût était fantastique, hein?
H – Oh oui! Il n’y avait rien de mélangé à cela!
A – Vous l’utilisiez avec quoi? Des crêpes?
H – N’importe quoi! N’importe quoi…nomme quelque chose, on le mettait dessus. 

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Auteur: 
Audrey Isaac
Hubert décrit la manière dont son frère et lui faisaient le sucre d’érable dans une cabane à sucre.

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